Entré chez Agent 002 en 2001, après avoir été repéré dans Etapes Graphiques, Petica travaille pour la presse et la publicité où ses portraits et ses compositions urbaines sont très recherchées. Il pratique en parallèle la photo, la sérigraphie et a aussi démarré une carrière d’auteur de bande dessinée au sein du jeune collectif Misma. Aujourd’hui, Petica vit à Berlin et mais garde toujours un pied en France.
AGENT 002 : Tu as commencé il y a une petite dizaine d’années ton activité d’illustrateur. Peux-tu nous résumer ton parcours en quelques dates importantes ?
Petica : À la sortie de LISAA en 2000, avec une formation de graphiste, j’ai intégré Libération puis une petite structure de jeu vidéo, mais après un an, j’étais essentiellement illustrateur avec Agent 002.
Mes deux premières années, j’ai travaillé pour la presse magazine, ont suivi quelques commandes pour la publicité. Depuis 2005, c’est surtout la communication d’entreprise, c’est le type de contraintes qui m’intéressent le plus, des projets plus longs, plus réfléchis.
Dans le futur, j’aimerais pouvoir m’essayer à l’édition et renouveler les expériences avec des clients étrangers.
AGENT 002 : Quelles sont les trois images clés de ton parcours d’illustrateur ? Peux-tu les commenter et nous dire ce qu’elles ont déclenché ?
Petica : Etapes Graphiques } Le magazine publie chaque année un numéro dédié aux étudiants, dont j’ai fait la couverture en 2000.
C’est ce qui m’a permis d’être repéré et de rentrer chez Agent 002.
RATP / BETC } Ma première grosse campagne, quatre affiches pour la RATP, sponsor des championnats du monde d’athlétisme qui se tenaient à Paris en 2003, m’a permis d’accéder à d’autres types de projets.
ADP / WCie } Les Aéroports de Paris, en changeant de statut, ont voulu changer d’identité et m’ont demandé une centaine d’images. L’idée était de donner un avant goût de la France aux voyageurs. Cette commande qui s’est étalée sur trois ans, m’a permis d’évoluer techniquement et m’a ouvert de nouvelles portes…
AGENT 002 : En marge de ton travail de commande sous le nom de Petica, tu mènes une double vie d’auteur sous le nom de Claude Cadi chez Misma. Parles-nous de cette démarche plus intimiste.
Petica : L’illustration de commande assurant un certain confort matériel et aiguisant quelques frustrations, je me développe un petit univers à côté…
Notamment sur le site grandpapier.org et dans la revue Dopututto. Je m’échine actuellement sur Borisv2, ma seconde bande dessinée chez MISMA. Pour le reste, je suis fasciné par l’objet livre. J’en ai édité, seul ou avec des amis, une petite trentaine depuis dix ans, la plupart à quelques exemplaires, pour le seul plaisir…
AGENT 002 : Ton travail a fait l’objet d’une exposition lors du dernier salon « Chic Art fair » en octobre dernier. Quelles seront les suites à cette première incursion dans le monde du « dessin contemporain » avec la galerie londonienne de Philippe Riss ?
Petica : Philippe, avec la galerie XPO, m’a donné l’excuse de faire sérieusement quelque chose qui me trottait dans la tête depuis longtemps, revenir à un travail manuel après la composition sur ordinateur, remettre un peu d’erreur et de surprise dans le dessin. j’avais déjà commencé à travailler en sérigraphie, et nous nous sommes orientés vers des pièces en petite série, pour lesquelles j’ai appris le marouflage et l’encadrement.
AGENT 002 : Tu es installé à Berlin depuis quelques années loin de l’agitation parisienne, comment ressens-tu l’énergie que dégage cette ville dans ton travail ?
Petica : Je m’y sens mieux au quotidien, la vie est plus simple, le canal et le parc sont à deux pas de la maison. Et puis, je n’ai pas tout à fait perdu le contact avec Paris puisque j’y reviens tous les 2-3 mois… Mais le fait d’être venu tout seul ici il y a 6 ans, sans contact et sans trop parler allemand m’a appris beaucoup, m’a coûté pas mal de temps et d’énergie aussi, j’imagine que c’est le lot de ceux qui choisissent de vivre à l’étranger. J’espère m’être un peu ouvert à ce jeu-là et que mon travail a évolué dans ce sens.