Après avoir suivi des études de lettres puis de communication visuelle à l’ECV, à Paris, Marianne Ratier passe d’abord par la publicité avant de se consacrer pleinement à l’illustration. Depuis 2008, elle a publié deux romans graphiques et un livre pour enfants. Elle réalise de nombreux projets dans le domaine de la mode (Homecore, Bérangère Claire, Kitsuné, Le Mont-Saint-Michel) ou de la presse écrite (Marie-Claire, Cosmopolitan, Papier Mâché, Milk), et montre régulièrement ses travaux personnels dans des expositions, notamment celle du Barbershop fin 2012. Elle rejoint l’équipe d’Agent 002 en cette rentrée 2013.
Agent 002 : En quelques mots, peux-tu résumer ton parcours et ce qui t’a amené à l’illustration ?
Marianne Ratier : Petite fille je voulais faire des livres pour enfants. Mais après le bac je me suis dit qu’il serait trop difficile de vivre du dessin. J’ai donc longtemps tourné autour du pot : d’abord des études de lettres, puis d’arts appliqués. Après l’école j’ai travaillé quelque temps dans la publicité ; j’étais encore chez Publicis au moment où «Fin décembre», mon premier livre, est sorti. C’est là que j’ai voulu tenter ma chance et faire ce dont j’avais vraiment envie.
extrait de « Fin Décembre » (Carabas)
extrait de « Fin Décembre » (Carabas)
Agent 002 : Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton travail ?
Marianne Ratier : J’aime bien le moment où l’idée arrive, où l’on fantasme un peu le dessin ; souvent il est d’ailleurs assez différent de ce qu’il sera à l’arrivée ! Mais j’adore aussi l’étape plus technique de réalisation, où je réfléchis moins mais où je dois rester concentrée sur le crayon pendant longtemps. C’est un peu comme quand on fait du sport ; la main travaille toute seule et l’on pense à autre chose, ça détend.
esquisse du signe du Lion – Cosmopolitan août 2013
deuxième étape : le dessin au trait
mise en couleurs
Agent 002 : Tu as eu l’occasion d’exposer au restaurant Barbershop, parle-nous un peu de cette collaboration…
Marianne Ratier : Quand Tyrsa (Alexis Taieb) m’a proposé d’exposer au Barbershop pour la rentrée 2012, il me restait l’été pour réaliser une série cohérente. Je voulais une idée en rapport avec le lieu. J’ai donc choisi dix plats de la nouvelle carte du restaurant que j’ai revisités en motifs, du tartare au cheesecake, en passant par le mojito. J’ai imaginé ces ratons voleurs que l’on retrouve dans chaque visuel pour créer un accident, casser le côté mathématique de la répétition.
en apéritif : le mojito du Barbershop
Caesar salad
en dessert : le cheesecake
Agent 002 : Quelles sont tes sources d’influence et vers qui vont tes admirations dans ce métier ?
Marianne Ratier : Comme pour tout le monde, mes sources d’inspirations sont dans beaucoup de choses. Si l’on s’en tient au dessin, je crois que mes premières envies sont nées des albums de Maurice Sendak ou encore ceux de Tomi Ungerer (Les Trois Brigands, Le Géant de Zéralda), mais aussi de dessins animés comme Le Roi et l’Oiseau que je regardais en boucle.
extrait de « La petite taiseuse » (Naïve)
Plus récemment, les rétrospectives sur le travail de Moebius et de Robert Crumb, ou encore David Shrigley pour son minimalisme et son humour, et plus abstrait, Cy Twombly pour son travail sur le trait.
Moebius a inspiré cette illustration pour la marque Quenotte
extrait de « Fin décembre » (Carabas)
Agent 002 : As-tu des projets, des envies en ce moment ?
Marianne Ratier : Je développe de plus en plus les motifs ; j’ai plusieurs travaux en cours avec des marques de prêt-à-porter.
Visuel au Bic pour la marque de vêtements Bérangère Claire (PE 2012)
Mais surtout, je voudrais prendre le temps de me consacrer à un nouveau projet d’édition (album ou bande-dessinée) ; je n’en ai pas fait beaucoup, mais c’est ce que je préfère ! Une nouvelle collaboration avec Stéphanie Bonvicini, l’auteur de La petite taiseuse, va peut-être bientôt voir le jour ; mais il est encore trop tôt pour en parler d’avantage !
extrait de « La petite taiseuse » (Naïve)