Entretien avec le jeune illustrateur Léonard Dupond

Léonard Dupond, jeune illustrateur fraîchement diplômé de l’école Condé, rejoint l’équipe d’Agent 002 après un début prometteur : un premier livre aux Éditions du Seuil Jeunesse et son illustration pour la carte de voeux du Premier Ministre.

Leonard Dupond

 

1/ Tu as commencé il y a seulement quelques mois dans ce métier en passant par l’école de Condé. Peux-tu nous parler de tes premiers pas professionnels et de l’importance des sites de référence et des réseaux sociaux pour la diffusion de tes images ?

En effet j’ai terminé ma dernière année de l’école Condé l’année dernière, et si j’ai pu enchainer directement sur un livre et commencer mon travail d’illustrateur, c’est grâce à mon réseau social préféré, « Behance ». Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec ce site, c’est une plateforme exclusivement tournée vers tous les domaines de création, avec un système de « followers », qui permet de toucher un très large public à chaque fois que l’on y met des images. Il y a également la possibilité à l’image de twitter, de libeller son travail avec des « tags »,
ce qui facilite la recherche de potentiels clients. Ainsi les Éditions du Seuil Jeunesse m’ont repéré sur ce réseau, et m’ont proposé d’illustrer un livre sur les chevaliers.

2/Après avoir démarré par un livre d’histoire illustré à la Martinière, comment  ton image de la place de la République du 11 janvier s’est elle retrouvée sur la carte de voeux du premier ministre actuel Manuel Vals ?

Par la suite La Martinière Jeunesse m’a commandé un livre sur l’Histoire de France, quarante dates à illustrer, de Vercingétorix à la grande marche républicaine du 11 janvier 2015. C’est un travail qui a été un véritable tremplin, par la diversité des images à illustrer, avec différentes temporalités qui m’ont permis de sortir du Moyen Âge, en montrant ma capacité à représenter des images modernes.
Comme beaucoup d’entre nous j’ai été très touché par les évènements terribles qui ont secoué la France, ainsi la dernière image du livre, la marche du 11 janvier 2015 a été l’objet d’une attention particulière de ma part.

40_marche republicainePublicis, qui cherchait justement un illustrateur pour représenter la république sur la carte de vœux de Manuel Valls m’a trouvé sur Behance. Malheureusement l’image a été beaucoup modifiée pour correspondre aux exigences institutionnelles, perdant quelque peu en force.

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Illustration pour la Haute Autorité de la Transparence de la Vie Publique

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Illustration pour BNP Parisbas pour le blog du film « Valérian » de Luc Besson

3/ Quelles sont tes envies et projets les plus personnels du moment ?

Je travaille principalement en numérique, et le tout digital me pèse un peu. S’il est vrai que cela me permet d’aller très vite, je ressens toujours le besoin de faire de la gravure, de la sérigraphie, de la peinture, des croquis sur le vif.

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382e1c37277791.573b1b073b5a1Illustrations pour l’Obs

Par ailleurs l’un de mes hobbys consiste à mettre en couleurs des gravures anciennes, afin de leur redonner un vernis moderne, ce qui permet de les redécouvrir avec un œil neuf.

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=> Découvrez plus d’illustrations sur son portfolio

À la rencontre de Swindler & Swindler

Rémy Boiré et Margot Reverdy font partie de cette nouvelle génération d’illustrateurs talentueux, qui se sont fait une petite place dans un univers très complexe. Passion et patience les ont conduits à tracer leur propre chemin et aujourd’hui, les deux Grenoblois s’associent et annoncent le lancement du studio Swindler & Swindler.swindler-swindler

Un parcours fait main, par ces deux Grenoblois pleins d’audace. Depuis quelques mois, ils démontrent à la fois leur capacité à puiser l’inspiration dans les techniques du passé, tout en les diffusant largement via les médias sociaux. À l’occasion de l’exposition Dream On, à laquelle le studio a pris part au Tiny Café (à proximité de Bastille), nous avons rencontré Margot et Rémy.

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Pouvez-vous vous présentez ?

Margot : Je m’appelle Margot Reverdy, je suis issue d’une formation en Arts appliqués, spécialisée en design de produits. J’ai toujours beaucoup dessiné et d’ailleurs au cours de mon mémoire de master, j’ai beaucoup évoqué la question du tatouage. Malgré cette passion, je ne me suis jamais vraiment permise de me dire que j’allais devenir illustratrice.
Il y a peu près un an, Rémy m’a proposé de faire une première collaboration sur une expo et ça m’a beaucoup plu. On a enchaîné sur une deuxième collab’ et depuis je ne suis jamais repartie. On a donc décidé de créer notre studio, Swindler & Swindler.

Rémy : Moi, c’est Rémy Boiré, et depuis deux ans je fais du lettering à mon compte. J’ai voulu monter ce studio avec Margot pour, petit à petit, laisser tomber le lettering solo. Ces dernières années, la typo a pris énormément d’ampleur et c’est vrai qu’en créant le studio, on avait envie d’aller un peu plus loin que la tendance. Rentrer pleinement dans l’illustration.

Margot : On a deux univers totalement différents. Lui, il est très droit, vise la perfection dans le détail, parce que la typo exige une perfection et une rigueur particulière. Moi, je suis plus dans la liberté. On espère que les deux ensembles vont former un super combo, une belle complémentarité.

Vous parliez de ce rêve inavoué d’être illustrateurs, comment passe t-on le cap pour se lancer ?

Rémy : Après mon BTS en communication visuelle, j’ai tout de suite commencé à bosser. D’abord dans une imprimerie d’étiquettes adhésives, puis en agence. À chaque fois, je suis parti assez vite parce que ça ne me convenait pas. Ces expériences m’ont poussé vers le freelance.

Margot : Se lancer seule c’est quand même super difficile, il faut avoir beaucoup de courage. Quand on sort de l’école, il faut partir de l’idée qu’au début, on ne va rien gagner et énormément bosser.

Rémy : C’est vrai, c’est un des rares métiers où tu dois travailler gratuitement pour espérer avoir du travail.

Margot : Je pense que si j’avais été toute seule je ne l’aurais pas fait. Le fait d’être à deux permet de se motiver et de garder la foi. Il faut juste ne pas lâcher le truc. Pour passer le cap il faut un peu de talent, mais surtout beaucoup d’acharnement.

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Pourquoi ce nom Swindler & Swindler ?

Margot : « Swindler » ça veut dire faussaire en anglais. Le nom vient d’un brainstorming qu’on a fait tous les deux. On a commencé par regarder les choses que l’on aimait, et il s’avère qu’on a une passion commune pour les anciennes factures, les vieilles gravures, les bons du Trésor… Quand on nous a demandé de participer à l’exposition au Tiny Café à Bastille, on a voulu développer des créations autour de cet univers, et on s’est dit que ça serait assez amusant et tordu de vendre des choses qui sont invendables. Tout ce que la société souhaite vendre, mais qui en réalité ne se vend pas. Des bons sentiments comme l’empathie, l’honnêteté, l’indulgence ou encore le respect. À partir de ça, on s’est dit que si des personnes étaient capables de payer pour ces qualités non monnayables, alors on était quelque part des faussaires, mais dans le bon sens du terme, attention. C’est de l’humour sarcastique.

Rémy : D’un point de vue moins tordu, Swindler & Swindler parce qu’on est deux et que ça sonne bien. C’est aussi un pied de nez à Stranger & Stranger, une agence de packaging qu’on admire.

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Vous avez déjà commencé certains projets ?

Rémy : Le premier projet, c’est l’expo qu’on vient de présenter. C’est un gros travail, sur lequel il y a bien une centaine d’heures passées sur chaque dessin. Pour la suite, on va essayé de faire des séries sur des formats différents et de chacun peaufiner nos univers afin de faire évoluer notre univers commun. L’objectif n’est pas de faire que de la typo avec des fleurs. On aimerait être relativement libres de l’esthétique et du support.

Margot : Des projets, on en a quinze. On y va à notre rythme. Comme moi je viens du design d’objet, j’ai aussi envie de raccorder cet univers en faisant des créations pour des luminaires, de la céramique, du bois. On n’a pas envie de se mettre des barrières. On est tout jeunes, puisqu’on a commencé il y a peu, donc on laisse aussi les choses venir.

Allez-vous continuer vos projets personnels à côté du studio ?

Margot : Sûrement, mais il va falloir être vigilant à ce que ces projets persos ne prennent pas trop d’ampleur. Il faut au maximum tenir notre ligne directrice et ne pas s’en écarter.

Rémy : On a vraiment envie de faire notre activité sans concession. Mon évolution dans le lettering m’a parfois dérangé parce qu’on m’a souvent demandé des choses qui ne me correspondaient pas, juste parce que la typo est très tendance. Je veux, avec le studio, me dégager petit à petit de tout ça et avoir une direction artistique plus sévère.

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Comment percevez-vous le retour du fait main actuel ?

Rémy : Le phénomène est là, c’est sûr, mais on ne se pose pas vraiment la question. Nous on pratique par passion , par conviction, même si le mot peut paraître un peu fort.

Margot : Oui, c’est naturel, on est fait pour ou non. Moi j’aime passer des centaines d’heures à dessiner à la main, sans que ça me dérange. Il faut aussi aimer ce côté besogneux.

Rémy : C’est sûr que travailler sur du papier est complètement différent que sur l’ordinateur. Les mouvements du corps, du bras retranscrivent l’idée que tu as en tête. Sur ordi, la démarche est plus statique.
Après par rapport à la tendance, je pense qu’il faut aussi distinguer le fait à la main et l’esthétique fait main. Nous, on fait nos créations à la main, mais on ne cherche pas forcément à ce que cela se perçoive dans le rendu. On me demande d’ailleurs souvent si mes créas sont dessinées à l’ordi.
Mais, oui, il y a ce retour à l’esthétique fait main, dans laquelle on travaille vachement les textures, à donner une chaleur humaine aux tracés. Mais majoritairement ce type de travail se fait en fait via le numérique.

Comment construisez-vous vos images ?

Margot : Au niveau de l’organisation, Rémy s’occupe du lettering, moi de l’ornementation florale. Ensuite toute la compo, on la monte à deux.

Rémy : C’est un peu une partie de ping-pong. Comme il est difficile de travailler à deux en même temps sur un format type A3, sans se gêner, on entame deux ou trois créations en même temps et on se les échange continuellement pour avancer.

Quelles sont vos inspirations ?

Rémy : Tous les deux, on a plutôt des inspirations XIXème et début XXème siècle. On aime beaucoup le travail tel qu’il était fait à cette époque. Nos inspirations vont être des vieux certificats, des diplômes. Si tu regardes les diplômes d’Harvard dans les années 1920-1930, ça n’a plus rien à voir avec aujourd’hui. Les mecs passaient des heures et des heures sur des gravures. Aujourd’hui avec tous les outils dont on dispose, on n’arrive même pas à recréer cette finesse. Donc on a toute une collection de vieilles factures, des trucs de charcutiers, de boulangers, des illustrations puisées dans les anciens corps de métiers. Après, quand je commence à dessiner les lettres, je vais vraiment chercher à aller dans le détail, à travailler les empattements, les graisses.

Margot : Il y a aussi beaucoup de feeling.

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Y a-t-il beaucoup d’essais avant d’atteindre le résultat final ?

Rémy : Oui, quand même. Pour la typo, je travaille beaucoup à la table lumineuse. J’y passe énormément de temps. Sur une typo je peux passer une journée rien qu’à caler le mot. Généralement, je fais un premier croquis d’ensemble, puis après je reprends à la table lumineuse et je retrace toutes les lettres. Ensuite je fais un certain nombre de modifications, puis une fois que tout ça est fait j’ajuste mon kerning, pour que l’espacement entre les lettres soit correct.

Margot : Entre temps, il faut aussi que la typo aille avec le reste, avec l’ambiance. Il y a tout un jeu de recherches. Pour les décors, ça se passe beaucoup dans ma tête. J’achète beaucoup de fleurs et après je fais un mix de ces compositions naturelles. J’en fais un croquiq de départ puis je me lance.

Faire des making-of, communiquer sur les réseaux sociaux, est-ce que le process est aussi important que le résultat 

Margot : Disons que ça permet aux gens de rentrer dans le process, dans l’univers, de se sentir touchés par ce qu’on fait. C’est important de ne pas être froid et de ne pas juste livrer au spectateur le résultat final. Ça peut permettre de mieux comprendre l’ensemble, de déceler la finesse du travail, l’acharnement, l’amour, le temps qu’on y a mis.
Après, communiquer fait aussi partie du job, parfois même trop. Aujourd’hui, quand on fait de l’illustration, il faut aussi savoir poster sur les réseaux, animer un blog.

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Rémy : En fait, c’est à la fois une contrainte et un plaisir. Ça permet de toucher beaucoup de monde, mais ça n’apporte que très peu d’échanges sur la qualité de notre travail.
En terme de visibilité, c’est très intéressant. Les réseaux sociaux permettent un fonctionnement professionnel différent où l’illustrateur n’est plus obligé de démarcher directement pour choper de nouveaux boulots.
Moi j’ai toujours fonctionné avec les RS, parce que je trouve que la relation avec le client n’est pas la même. Quand il vient de lui-même parce qu’il t’a repéré sur Instagram, il a en général compris ton univers, et sait pourquoi il te choisit. Ca change beaucoup de choses dans l’approche du travail.

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La suite idéale ?

Rémy : On tient à préserver un équilibre entre la commande et notre activité artistique. Les deux sont indissociables.

Margot : On a déjà beaucoup de projets en tête, si on les réalise tous, ça sera déjà bien. On a envie de toucher un peu à tout, de faire de l’objet de la sculpture. Tout ça au travers de l’édition ou de l’exposition. Prochainement, il y aura de la sérigraphie.

Propos recueillis par Charles Loyer

Liens pour découvrir le travail des Swindler & Swindler :

http://www.agent002.com

http://swindlerandswindler.com

Merci à Charles Loyer et Étapes
Photos, Interview : Charles Loyer / ©Étapes

Rencontre avec le duo d’illustrateurs Førtifem

Førtifem

Installé dans le 11e arrondissement de Paris, Førtifem est un duo singulier, formé par Jessica Daubertes et Adrien Havet. En couple dans la vie comme au travail, ils ont décidé après quelques années en agence de pub ou en freelance, de se consacrer à leur passion pour l’illustration. Un choix opportun puisque depuis la création du studio en 2011, et leurs premières pochettes de disques, les commandes se sont multipliées et aujourd’hui les deux talentueux illustrateurs partagent leur temps entre leurs projets perso, des expos, et des livrables pour des clients de tous horizons, de Canal+, à Action contre la Faim, en passant par des labels métal comme Throatruiner Records. Intrigué par cette capacité à imposer leur univers, étapes: est allé à la rencontre de ces deux jeunes tatoués plein d’avenir.

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Førtifem c’est quoi ?

Adrien : Førtifem c’est de l’illustration principalement mais aussi de la direction artistique. On est deux graphistes de formation pure, on ne se contente pas que de dessiner. On essaye d’appréhender des réponses visuelles globales à ce qu’on fait. On est un duo, un couple, des collaborateurs, des amoureux. C’est notre petite entité à nous deux, on a choisi de signer sous le même nom parce qu’on réfléchit et produit tout à deux, on a des techniques et des approches complémentaires.

Pourquoi Førtifem ?

Jessica : C’est norvégien, on aime beaucoup la Scandinavie et la Norvège, notamment pour sa forêt et son métal. Ça veut dire « 45 » en Norvégien, parce qu’on a commencé au 45 de notre petite rue tout simplement. Au début c’était juste pour un projet et comme on aimait bien la consonance, et le « o » barré, on a décidé de le garder.

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Quel est votre parcours ?

Jessica : J’ai fait mes études aux Beaux-Arts à Caen en design graphique et ensuite je me suis lancée en tant que graphiste free-lance, plutôt print, à Nantes pendant deux ans. J’ai rencontré Adrien et je suis montée sur Paris. J’ai continué à être graphiste print mais sans trop de conviction et me suis petit à petit mise à l’illustration.

Adrien : J’ai une formation de graphisme et communication visuelle, complétée aux Gobelins en graphisme et multimédia. Je suis rentré ensuite dans la pub et j’ai commencé à faire des sites web en tant que DA. J’ai traîné au ministère de la pub chez Publicis, chez Ogilvy, puis au bout d’un moment les responsabilités s’empilaient. J’avais envie de faire quelques chose d’un peu plus léger, de plus personnel. C’est arrivé au moment où on a commencé à bosser notre illustration le soir.

Jessica : Oui, au début comme on aimait tous les deux le dessins, on a commencé à en faire un peu dans notre coin. De fil en aiguille, un ami sérigraphe nous a fait passer aux choses sérieuses en nous proposant une expo à Reims dans un salon de Tattoo. Ça a commencé à plaire et avec l’effet boule de neige, notre petite activité du soir est devenue un travail à temps plein.

Adrien : En résumé, on a commencé l’illustration en dilettante, en poursuivant une passion qu’on exerçait depuis nos études. On a fait quelques projets pour l’univers de la musique et face à une demande croissante et aux encouragements, on s’est dit « pourquoi pas essayer d’en vivre ».

Votre travail est inspiré du dessin ancien et du tattoo, quelles sont vos influences ?

Adrien : On a énormément d’amour pour les vieux papiers et on passe notre temps à regarder des archives, parce qu’il y a un savoir-faire dingue. Il y a une petite veine d’illustrateurs qui déploie de l’énergie à faire briller cet héritage de techniques anciennes et qu’on apprécie particulièrement. Ensuite, par goût et par esthétique, on y a ajouté notre passion pour l’imagerie des tatouages.

Jessica : Quand on a commencé à dessiner à deux, on a vu ce qui pouvait nous réunir. Il y avait le tatouage, la gravure, l’illustration métal, tout ce qui est anatomique, étude scientifique. Toutes ces choses nous parlaient, donc on a essayé de les réunir.

Vos références ?

Adrien : Au risque d’être surprenant le plus grand illustrateur des pochettes de métal est encore Gustave Doré (rires). Des références, on en a à la pelle que ça soit Doré, Albrecht Durer ou encore la peinture flamande. Beaucoup de vieilleries au final, mais on aussi beaucoup d’admiration pour un certain nombre d’illustrateurs contemporains.

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Gravure de Gustave Doré (1832-1883)

Comment expliquez-vous le regain de la gravure ?

Adrien : C’est assez américain à vrai dire. Le phénomène est un peu moins vrai en Europe. Simplement parce que en France par exemple, on a moins la culture du gig posters. Aux États-Unis, pas mal d’illustrateurs se sont fait connaître par le monde de la musique et leur travail est devenu un truc assez culte.
Ces illustrateurs ont commencé de manière simple, en produisant un grand nombre d’affiches pour des concerts. À chaque fois, ils ont réussi à conserver cette exigence esthétique pour proposer au public une qualité remarquable. Aujourd’hui, ces tirages se vendent super bien, et ces mecs sont de plus en plus « côtés ». Un regain qui vient de l’image plus que du groupe de musique en lui-même.

Jessica : Il y a aussi aujourd’hui une envie de faire des choses sur papier, de s’éloigner un peu de l’ordi en revenant à des techniques plus manuelles. La gravure revient peu à peu et si on regarde les récentes tendances dans le tatouage, c’est flagrant.

Adrien : Ça fait vraiment pas très longtemps que ce style revient. Je pense qu’il y a un nouveau besoin de tangible avec un gros come-back de l’artisanat. Les gens ça ne leur suffit plus d’avoir des jpeg ou des mp3, c’est un peu comme pour le retour du vinyle.

Votre première commande ?

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Jessica : La première commande était justement une illustration de vinyle. C’était pour Cowards, un groupe parisien de Hard très très lourd. Une connaissance qui faisait partie de ce groupe nous avait confié la pochette. Évidemment pour cette première réalisation on a mis 4 fois plus de temps qu’à l’habitude.

Un projet qui vous a marqué ?

Adrien : Je pense à nos foulards. On s’est retrouvé à faire une collab’ avec Jean Leblanc. Le projet était un énorme foulard illustré autour d’une thématique commune. On a fait un gros cadavre exquis avec des styles complètement différents.

Jessica : Oui il y avait un mélange avec du stylo encre et de l’autre côté de l’illustrator avec des dégradés. C’était rigolo de voir comment ça fonctionnait.

Adrien : Et tout ça était dans le cadre d’un site We Are The Mascotte qui propose des objets collaboratifs et artistiques. Chacune des collaborations est tirée à un exemplaire et est vendue aux enchères sur ebay. Il n’y a donc aujourd’hui qu’une personne qui détient ce foulard.
Il y a aussi le projet « The Piano Teller » pour Action contre la Faim, pour les 35 ans de l’ONG. On a été contacté par l’agence 84. Paris et on a dû illustrer dix crises sur lesquelles l’organisation est intervenue. On nous a laissés beaucoup de liberté pour illustrer les choses les moins sympas du monde (le Tsunami, la Serbie, le Rwanda).

Jessica : C’était un rythme très soutenu, on dessinait non-stop, mais il y avait tellement de monde impliqué dans ce projet, qu’on sentait qu’on faisait quelque chose de très positif et avec des gens géniaux malgré les images dures. Ça nous a sorti un peu de notre zone de confort, des pochettes de métal.

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Papier peint pour la marque de liqueur Jägermeister

En quelques mots votre processus de création ?

J : On fonctionne beaucoup par collage numérique plutôt que par des sketchs souvent très brouillons. Une fois validé avec le client, on reprend les idées et on les met sur papier dans notre style.

A : Comme on fait beaucoup de figuratif, c’est plus facile pour nous d’utiliser ces techniques. Ça nous permet d’être réactif.

Vos outils de travail ?

Tous les deux : Photoshop, des bons crayons, une table.

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Vous faites beaucoup de projets perso ? Comment gérer l’équilibre avec la commande ?

A : C’est un gros Tétris, on a toujours du mal à donner une priorité sur un projet. On préfère refuser un truc que de le prendre à la légère. On fait rentrer un max de choses dans notre calendrier mais en fonction des périodes, on va parfois moins dessiner pour nous et plus pour le client.

J : Néanmoins on accepte beaucoup d’expos pour se donner cet impératif de dessiner pour nous.

A : Les expos c’est toujours une chance d’aller vers de nouveaux terrains d’expérimentation, de rencontrer des gens. On est forcément moins bridé que pour la commande, ne serait-ce que au niveau du support et de la technique.

J : Oui, d’ailleurs récemment on a fait des fresques et là on va s’essayer à la sérigraphie sur bois.

Une journée de travail type ?

A : Malheureusement on n’en a pas de définie… mais on se fixe quand même un rythme. On essaye d’être au studio de 11h à 20h avec au programme beaucoup d’emails, beaucoup de café et du dessin.

J : La réflexion sur les projets, on va plus l’avoir le soir à la maison, quand on se pose au studio, on est plus là pour l’exécution.

A : Comme on est en couple, on est très immergé dans notre travail. On papote même de nos projets sur nos trajets entre la maison et le studio.

Comment ressentez-vous le fait de travailler dans un espace partagé ? Vous écoutez du métal avec vos colocataires de bureaux ?

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A : Non le métal au studio c’est de la musique de casque. Passé du métal en public c’est toujours embarrassant. Imposer ça au gens ça ne m’intéresse pas, même si cette musique me détend.
Ici, chacun fait des choses très différentes, ça permet d’offrir un regard neuf mais éduqué sur le travail de chacun. On essaie de garder une effervescence.

J : Depuis qu’on est là on fait plus de projets couleurs. Peut être que c’est lié.

Que peut-on vous souhaiter?

A : De ne pas oublier de se renouveler, de voyager un maximum.

J : Y’a aussi le tatouage qui nous intéresse. Expérimenter le plus de choses possibles et évoluer.

Liens pour découvrir le travail des Førtifem :

http://www.agent002.com

http://www.fortifem.fr

Photos, Interview : Charles Loyer / ©Étapes

 

 

ALINE ZALKO présente « 1977 » à la galerie Michel Lagarde

Entretien avec Aline Zalko qui revient pour nous sur son parcours et nous présente « 1977 », sa nouvelle exposition solo présentée à la galerie Michel Lagarde.

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Peux-tu revenir pour nous sur ton parcours artistique ?
Je suis née à Paris et c’est là que j’ai fait mes études aux Arts Déco. Lors d’un échange Erasmus à New York j’ai commencé à travailler pour le New York Times et le New York Times Book Review. Depuis mes dessins ont été publiés dans la presse (Le Figaro, Le Fooding, Feuilleton, etc.), et dans l’édition (Flammarion, Fayard).
Mon travail se compose aussi de dessins plus personnels exposés en 2014 à la Galerie Dérouillon, Paris, et au Salon de Montrouge en 2013.

portrait PAR ALINE ZALKO

Peux-tu nous présenter ton exposition solo à la galerie Michel Lagarde ?
Pour cette expo j’ai souhaité une ambiance années soixante-dix, une époque antérieure à ma naissance, très proche et datée à la fois. J’aime beaucoup l’atmosphère et les couleurs des films de série B, le mauvais goût en général et les jeunes égéries féminines à la fois proies des hommes et manipulatrices. Du coup les Pulps de ces années là et leurs couvertures énigmatiques ont été un bon point de départ pour mon travail. Je les ai ré interprétées en jouant sur leur côté sexiste et désuet amplifié par les titres, la typo, et les pliures d’usure. En écho à ces romans de gare à 50 cents j’ai réalisé une série de portraits de jeunes américains tels qu’on peut les voir dans les yearbooks (photos de classe). Je dessine essentiellement au crayon de couleur et au pastel.

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Quel est ton processus de travail et la technique que tu utilises lorsque tu réalises un nouveau dessin ?
Mon processus de travail… Je ne suis pas sûre d’en avoir un. Tout ce que je peux dire c’est que j’utilise le crayon de couleur principalement pour mes dessins, et un peu de pastel.
Quand il s’agit d’une commande, je vais faire des recherches sur le sujet, proposer des croquis et quand ils sont validés je me lance.

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Qu’est-ce qui t’attire dans le dessin de portrait ?
Ce qui m’attire dans les portraits, je ne sais pas. C’est vrai que j’aime beaucoup dessiner les visages, certainement parce que lorsque je commence un portrait je ne sais pas du tout à quoi il ressemblera à la fin. J’aime être surprise.

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Comment souhaites-tu faire évoluer ton travail au cours des années à venir ?
On verra bien. Les plus gros changements dans ma façon de dessiner ont été inattendus.

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Sur quoi travailles-tu actuellement ?
Sur une organisation plus pertinente des crayons de couleurs sur ma table de travail.

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Infos pratiques: Aline Zalko expose du 11 février au 27 mars 2015 à la galerie Michel Lagarde, 13 rue Bouchardon, Paris 10.
Plus d’images de Aline Zalko.

MARIANNE RATIER pour La Comtesse du Barry

Marianne Ratier nous parle de ses images inspirées de toiles de Jouy du XVIIIème siècle pour La Comtesse du Barry.

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Peux-tu nous décrire en quelques mots ton travail pour La Comtesse du Barry ?
La Comtesse du Barry est une épicerie fine fondée en 1908 et spécialisée dans les produits du terroir. Les Gens de l’Atelier -l’agence en charge du budget- m’a demandé de réaliser une toile de Jouy pour la marque. Il s’agissait de réaliser une toile à la manière de celles que l’on trouvait dans le Sud-Ouest de Paris au XVIIIème siècle, tout en m’inspirant de l’univers de La Comtesse du Barry. Le motif a ensuite été utilisé pour les packagings, PLV et catalogues.

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Quel était le cahier des charges pour cette série ?
La comtesse devait être un personnage d’époque, qui aime être aux fourneaux et s’occuper de ses oies, tout en étant dynamique et séduisante. Quant aux décors, le brief était d’insuffler de l’onirisme dans les scènes classiques de ce genre de motifs.

toile de jouy par marianne ratier

Comment s’est déroulé le processus de création de ces images ?
Pour le premier motif, nous avons été trois à proposer une image. Mon visuel était celui où la comtesse nourrit ses oies à l’ombre d’un artichaut géant. J’ai été sélectionnée et nous avons travaillé main dans la main avec le directeur artistique des Gens de l’Atelier afin que l’ensemble soit cohérent et réponde aux attentes du client.

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Quels ont été tes inspirations pour ce travail ?
J’ai beaucoup regardé les toiles de Jouy de l’époque, et j’ai également revu le film de Sofia Coppola, Marie-Antoinette.

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Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
Je viens d’avoir un bébé, donc mon travail est un peu mis entre parenthèses pour le moment. Mais je reprends bientôt, avec pas mal de nouveaux projets en tête !

portrait contesse du bary

Plus d’images de Marianne Ratier.

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IRIS HATZFELD : dessins au fusain

Iris Hatzfeld vient de réaliser une couverture pour The Parisianer. L’occasion de lui poser quelques questions sur ses portraits en noir et blanc.

Revenons tout d’abord sur The Parisianer, un projet d’illustration de la Lettre P mené par Aurélie Pollet et Michael Prigent. Ce recueil de couvertures d’un magazine imaginaire a été tout d’abord édité par Les Editions Michel Lagarde, avant de sortir aux Editions 10/18 en novembre 2014. Iris nous parle de la couverture qu’elle a dessinée, et nous en dit plus sur son travail au fusain.

iris hatzfeld couverture parisianer

Peux-tu nous présenter ton travail sur la couverture de The Parisianer ?
J’ai été très heureuse d’être appelée à participer à ce projet. J’étais allée voir leur première exposition en décembre 2013 et j’avais adoré. Pour ce travail, j’ai voulu reproduire l’atmosphère nocturne et urbaine de mes dernières séries au fusain. J’associe Paris aux vieilles brasseries à la fois chics et populaires. On peut toujours y passer tard dans la nuit pour boire un verre de blanc au comptoir et faire un brin de causette avec le barman. J’ai commencé par chercher une belle brasserie bien distribuée, pas trop grande. Je suis vite tombée chez Gallopin, à Bourse. L’endroit est magnifique et assez ramassé. Tout est d’époque. C’est une amie qui a posé. Une belle fille au sourire enjôleur. On a passé la soirée au comptoir et vers la fin j’ai pris cette photo. Elle est adossée au chariot à tartare en argent. Derrière elle on voit les chapelières en cuivre, les meubles en acajou. L’équipe a été très patiente avec nous.

portrait fusain

D’une manière plus générale, peux-tu nous parler de la manière dont tu travailles tes personnages en noir et blanc ?
Je travaille à partir de photos, que je trouve ou que je prends moi-même. Le visage est secondaire, généralement c’est vraiment l’attitude qui compte, et la façon dont le personnage prend la lumière. Le fusain est un outil assez épais, aussi je l’utilise pour les valeurs principales. Les détails et autres rehauts se font à la gomme. Pour moi, elle est un peu comme un crayon. Les personnages au second plan racontent de petites histoires en aparté.

iris hatzfeld illustration

Peux-tu nous décrire ton processus typique de réalisation d’une illustration, entre le moment où tu reçois le brief du client et celui où tu délivres l’image finale ?
Dans l’idéal, le client a déjà une idée en tête. On discute et je fais des premiers croquis qui sont aussi l’occasion de soulever des divergences ou de préciser notre projet. Quand on tombe d’accord sur un croquis et sur la technique à utiliser, je fais le dessin et voilà ! C’est un peu comme quand on repeint chez soi, on passe du temps à préparer le terrain, mais quand la peinture est lancée, on fonce.

illustration jack nicholson

Comment travailles-tu sur la composition de tes illustrations de personnages ?
J’essaie de leur donner du rythme. Sur la couverture de The Parisianer, j’ai composé de façon à ce qu’on ait de la profondeur, des lignes qui se répondent, et des détails à regarder. L’espace se divise principalement en deux. Il y a cette lumière frontale du flash qui aplatit et cerne de noir le personnage principal. Autour, la lumière est plus douce. Elle crée des modelés, donne du volume, rebondit et joue sur les éléments du décor. Dans mes dessins, j’aime que les chromes soient bien briqués !

dessin en noir de personnages et blanc

Parle nous de l’évolution de ton travail au cours de ces dernières années…
Je travaille plus vite qu’avant !

illustration au fusain

Sur quels projets travailles-tu en ce moment ?
Je travaille entre autres sur l’affiche d’Il est difficile d’être un Dieu, d’Alexeï Guerman. C’est un film russe en noir et blanc qui mêle cadre moyen-âgeux et science-fiction ! J’illustre aussi le site internet du talentueux Marin Montagut qui fait les guides Bonjour Paris, NYC, Londres, etc. Tout sera en papiers découpés animés dans un univers inspiré du Douanier Rousseau.

iris hatzfeld cybill sheperd

Plus d’images de Iris Hatzfeld.

FEDERICA DEL PROPOSTO : du Washingtonian magazine au Figaroscope

Federica Del Proposto a une rentrée 2014 bien remplie, de Washington à Paris. L’illustratrice vient de boucler une série d’images pour le Washingtonian magazine et une autre pour le Figaroscope. Elle revient pour Agent002 sur la genèse de ces nouvelles illustrations, en attendant de la retrouver en interview dans le numéro du 5 Novembre du Figaroscope.

Nouvelle série art de vivre pour le Washingtonian magazine.

Cet article du Washingtonian s’intitule « 12 astuces pour avoir une meilleure expérience culinaire ». À travers une série de douze astuces et conseils, le magazine explique à ses lecteurs ce qu’il faut faire lorsque l’on sort dîner au restaurant.
Le directeur artistique du Washingtonian m’a demandé de choisir et d’illustrer les cinq textes qui m’inspiraient le plus. D’habitude lorsque je travaille avec les Etats-Unis, les échanges avec le DA se font par e-mail. Mais cette fois, le brief a eu lieu au téléphone et comme « I don’t speak English very well », j’étais un peu inquiète. Il m’a mise à l’aise en me répondant que mon anglais était sûrement bien meilleur que son français ou son italien. Très gentil de sa part. La conversation s’est finalement très bien passée.
Je me suis beaucoup amusée en dessinant cette série. Laissez-moi vous expliquer pourquoi à travers un petit commentaire pour chacune de mes images.

federica del proposto dessin rockeurs

1 – Ne confondez pas « Saturday Nights » et « Amateur Nights ».
Le terme Amateur Nights est un concept américain désignant les soirées spéciales telles que la Saint Valentin ou le jour de l’an. Ces soirées voient affluer un large public n’ayant pas l’habitude de se rendre au restaurant et manquant de culture gastronomique. Le Washingtonian magazine conseille à ses lecteurs d’éviter ces soirées de forte affluence et de préférer par exemple un mardi soir à un samedi soir afin de bénéficier d’une ambiance plus tranquille et de pouvoir apprécier pleinement la cuisine et les saveurs. En lisant cette astuce, j’ai tout de suite pensé au film « Grease », et j’ai dessiné un couple de rockeurs pas vraiment à leur place dans un restaurant chic.

chef celebrity Washingtonian Magazine

2 – « Mise sur le jockey, pas sur le cheval ».
Introduite par ce proverbe, l’astuce consiste à choisir un restaurant en fonction de son chef. Aux Etats-Unis on trouve beaucoup de ces « chefs-célébrités », et j’ai dessiné l’un d’entre eux récompensé par une écharpe de fleurs, à la manière d’un jockey, et entouré d’une foule qui prend des photos ou applaudit.

Washingtonian Magazine federica del proposto

4 – Faites l’impasse sur les plats…
… afin de mieux profiter des entrées, nous conseille le magazine. Le Chef donne souvent le meilleur de lui-même dans les entrées. Essayer au moins une fois de ne dîner que des entrées peut s’avérer malin, et j’ai donc dessiné un couple entouré de petites entrées et regardé curieusement par deux couples qui mangent des plats classiques aux tables voisines.

desssin diner au bar

5 – Ne prenez pas de table.
Et profitez du bar. Aux Etats-Unis il est courant de s’installer au bar pour manger. Dîner au bar peut être intéressant et plus intime lorsque l’on est en couple (étant donné que l’on est proche l’un de l’autre) et parfois moins bruyant qu’en salle. J’ai dessiné un couple en train de dîner sur un bar aménagé comme une vrai table avec une vrai nappe et une bougie.

illustration bring your own

7 – Apportez votre vin.
Là j’ai fait une vraie découverte : aux Etats-Unis on peut apporter sa propre bouteille de vin au restaurant ! Il suffit alors de payer une taxe sur chaque bouteille apportée. L’astuce consiste à apporter un vin étranger de qualité (français ou italien) plutôt que de boire un mauvais vin acheté à un prix équivalent. J’ai dessiné un couple chic qui entre dans le restaurant avec un caddie de supermarché plein de bouteilles de vin achetées à l’extérieur.

missing pastry chef Washingtonian Magazine

12 – Mangez un Ben et Jerry sur le chemin du retour.
Ben et Jerry est une marque américaine de crèmes glacées et de sorbets. Le texte nous explique que dans beaucoup de restaurants les pâtissiers ont disparu et que les desserts sont désormais souvent surgelés. Mieux vaut alors faire l’impasse sur le dessert et acheter un sorbet chez Ben et Jerry avant de rentrer à la maison. J’ai dessiné un couple lisant une affiche « Cherche Pâtissier » en dégustant un sorbet Ben et Jerry.

Pour cette série je me suis amusée en dessinant le restaurant. Il est possible de mettre toutes les images bout à bout pour découvrir un restaurant tout en longueur et dans lequel on retrouve les différentes situations.
J’ai par ailleurs inséré, un peu caché, le couple de rockeurs dans différentes scènes. Vous le voyez ?

interview federica del proposto figaroscope

Retrouvez l’interview de Frederica Del Proposto dans le Figaroscope du 5 Novembre 2014.

En parallèle, Federica a réalisé une cinquantaine d’illustrations pour le guide « 100 choses à avoir fait au moins une fois dans sa vie à Paris avec ses enfants » (Le Figaroscope).

federica del proposto

Avoir poussé la porte des ateliers d’artistes à Belleville.

Cet été j’ai reçu une proposition de travail aussi intéressante qu’inattendue : illustrer le nouveau guide du Figaroscope.
Suite au succès de la série « 100 Choses à avoir fait au moins une fois dans sa vie à Paris », le Figaroscope a décidé de publier une nouvelle version destinée aux parents de jeunes enfants.

Théâtre de Guignol

Avoir crié « attentioooooonnnnn!!!!!! » au Théâtre de Guignol.

Écrit par Anne-Charlotte de Langhe, ce guide sélectionne le meilleur des sorties culturelles de la capitale à faire avec les enfants. Un petit guide qui fera à la fois le bonheur des petits et des grands, et grâce auquel j’ai d’ailleurs moi aussi découvert des endroits de Paris que je connaissais pas.

prendre l'air en métro.

Leur avoir fait prendre l’air en métro.

Je ne m’attendais pas vraiment à recevoir cette commande, car je n’avais jusque là pas encore eu le plaisir de travailler pour la jeunesse. Cette série était donc pour moi une véritable opportunité.
J’ai commencé par dessiner une illustration-test. L’éditeur souhaitait en effet voir la manière dont j’allais interpréter les textes. Une fois cette image validée, j’ai passé la semaine suivante à étudier la composition et à choisir les couleurs que je voulais donner à mes illustrations. Le vrai travail a ensuite pu commencer.
Le guide au format carré se compose de cent textes, dont cinquante sont illustrés. Le Figaroscope m’a laissé le choix des textes à illustrer. Il était assez amusant de voir que les textes qui m’inspiraient le plus étaient bien souvent les préférés de la rédactrice. Ce travail de création a duré environ un mois et demi.

bijou aux Puces de Vanves

Lui avoir offert son premier bijou aux Puces de Vanves.

Ce petit livre vendu en kiosque sortira en librairie le 14 Novembre. Je voulais donc lui donner un petit « plus », car pour moi il s’agît d’un véritable livre à garder dans sa bibliothèque. Un bel ouvrage à feuilleter en famille le soir ou le week-end, et j’espère que vous prendrez autant de plaisir à le lire que j’en ai pris à l’illustrer.

Aquarium du Trocadéro

Avoir caressé les carpes koï de l’aquarium du Trocadéro.

Plus d’images de Federica Del Proposto.